Peintures Géométriques,
Abstraites et Figuratives

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LES RELIEFS
Giovanni Gelmi est un peintre. Il a tissé au gré de ses découvertes et de ses voyages, un univers poétique très personnel qui fait aujourd’hui écho à ses sculptures d’acier.
Longtemps, l’artiste fut ébloui par les vibrations lumineuses de la nature.
Dans ses tableaux-reliefs, d’influence pointilliste, on retrouve des marines parsemées de limailles, des voiliers qui scintillent au soleil grâce à un mariage d’infimes miettes d’oxydes colorés.
Sur des océans imaginaires, des vagues sont mêlées de discrets petits points bleus imperceptibles de loin. Et le miracle s’opère : les déchets de l’acier deviennent les pépites d’une nouvelle palette chromatique.
Au-dessus de la surface miroitante, la silhouette d’un bateau semble prête à prendre le large, légère comme un souffle de poudre.
Des reliefs colorés saisissant, réalisé à partir de limaille d’acier ou d’oxyde de fer nous ouvrent les portes de l’impressionnisme.
On songe à Seurat, Paul Signac…En art, les petits rien ne sont jamais insignifiants, la beauté foisonne dans l’infime.
Lucien Rama
Correspondant AIAP Unesco
L’approche de la peinture par Giovanni
Entre 2000 et 2008, Giovanni Gelmi explore l’espace pictural en le découpant dans des espaces géométriques. Ces espaces sont strictement délimités, soigneusement précisés par les lignes droites et austères qui les séparent.
La fantaisie, la lumière, l’envolée lyrique propres à l’ensemble de l’œuvre de Gelmi s’inscrivent dans un autre espace. Malgré la contrainte de la ligne droite : la mitoyenneté des couleurs met en valeur et exalte chacun de ceux-ci. On le devine avec l’attention du coloriste qui connaît sa palette et qui peut en jouer librement.
A contempler ces toiles, on voit qu’il y a, ici comme dans la sculpture, l’affrontement. Une discipline technique indispensable à la réalisation de l’œuvre, à son équilibre, à son message s’affronte à une quête de liberté, de clarté, d’incandescence.
L’affrontement devient alors, dans le regard du peintre comme dans celui du spectateur, un entrelacement voluptueux. Accessible malgré et au-delà des angles et des lignes droites qui arpentent la surface de la toile.
Dans ses œuvres abstraites, Gelmi abandonne la géométrie mais conserve la lumière. On dirait qu’il veut, ainsi, tester un cheminement d’inspiration plus libre. Il confier à la toile une démarche inverse à celle des débuts. Chaque fragment de ces toiles – qui font penser à Pollock, comme les premières, géométriques, évoquaient Delaunay, – nous disent l’éclaboussement des couleurs dans les pluies de lumières vives.
Il faut les observer de près ces œuvres, avant de s’en éloigner pour en apprécier l’ensemble. De près, en effet, on distinguera les volumes qu’épousent les minuscules flaques de couleurs.
Chaque détail est une toile en soi.
Le regard et la rêverie s’abandonnent à leur surface étincelante. Lorsque le regard embrasse l’ensemble de la toile, l’effet est autre. De l’archipel des couleurs naît une géographie, un espace nouveau, cohérent et équilibré. Entre ces deux époques, la géométrique et l’abstraite, on s’intéressera à quelques toiles. Tout en maintenant l’attrait pour la géométrie, elles s’en éloignent. Elles abandonnent la rigueur de la ligne pour accentuer encore l’éclat des lumières.
© Jean Jauniaux, écrivain

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