Giovanni Gelmi a obtenu son diplôme de peintre à l’Académie des Beaux Arts de Namur (antenne de Huy) en 2002. Il attend 18 ans avant de placer à nouveau la toile sur le chevalet. Gelmi nous donne aujourd’hui à voir sa nouvelle manière.
Après la contrainte géométrique des années 2000, le peintre s’abandonne à l’abstraction. Gelmi entrelace, dans des couleurs et des reliefs saisissants, pointillisme et spontanéisme.
Plusieurs peintures sont encore disponibles à l’achat.
Entre 2000 et 2008, Giovanni Gelmi explore l’espace pictural en le découpant dans des espaces géométriques. Ces espaces sont strictement délimités, soigneusement précisés par les lignes droites et austères qui les séparent.
La fantaisie, la lumière, l’envolée lyrique propres à l’ensemble de l’œuvre de Gelmi s’inscrivent dans un autre espace. Malgré la contrainte de la ligne droite : la mitoyenneté des couleurs met en valeur et exalte chacun de ceux-ci. On le devine avec l’attention du coloriste qui connaît sa palette et qui peut en jouer librement.
A contempler ces toiles, on voit qu’il y a, ici comme dans la sculpture, l’affrontement. Une discipline technique indispensable à la réalisation de l’œuvre, à son équilibre, à son message s’affronte à une quête de liberté, de clarté, d’incandescence.
L’affrontement devient alors, dans le regard du peintre comme dans celui du spectateur, un entrelacement voluptueux. Accessible malgré et au-delà des angles et des lignes droites qui arpentent la surface de la toile.
Dans ses œuvres abstraites, Gelmi abandonne la géométrie mais conserve la lumière. On dirait qu’il veut, ainsi, tester un cheminement d’inspiration plus libre. Il confier à la toile une démarche inverse à celle des débuts. Chaque fragment de ces toiles – qui font penser à Pollock, comme les premières, géométriques, évoquaient Delaunay, – nous disent l’éclaboussement des couleurs dans les pluies de lumières vives.
Il faut les observer de près ces œuvres, avant de s’en éloigner pour en apprécier l’ensemble. De près, en effet, on distinguera les volumes qu’épousent les minuscules flaques de couleurs.
Chaque détail est une toile en soi.
Le regard et la rêverie s’abandonnent à leur surface étincelante. Lorsque le regard embrasse l’ensemble de la toile, l’effet est autre. De l’archipel des couleurs naît une géographie, un espace nouveau, cohérent et équilibré. Entre ces deux époques, la géométrique et l’abstraite, on s’intéressera à quelques toiles. Tout en maintenant l’attrait pour la géométrie, elles s’en éloignent. Elles abandonnent la rigueur de la ligne pour accentuer encore l’éclat des lumières.
© Jean Jauniaux, écrivain
Belgique
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